Washington cherche-t-il à créer davantage de tensions avec la Chine à propos de Taïwan afin de détourner l’attention de la crise économique et de la débâcle militaire ukrainienne ?

On ne sait pas pourquoi les États-Unis d’Amérique allumeraient un autre feu dans l’océan Pacifique alors qu’ils n’ont pas été en mesure de mettre un terme définitif au conflit en cours entre l’Ukraine et la Russie.  Il est difficile de trouver une réponse rationnelle à la question.

Il est clair cependant que le PIB américain s’est contracté au cours des deux premiers trimestres de 2022. Le quotidien britannique The Guardian a rapporté le 28 juillet que le département américain du commerce avait annoncé jeudi que le produit intérieur brut (PIB) – une large analyse du prix des biens  et services – avait diminué à un taux de 0,9 % au deuxième trimestre. Au cours du premier trimestre, le PIB américain avait précédemment chuté de 1,6%.

Interrogé par des journalistes sur l’état de l’économie américaine, le président Joe Biden, citant les chiffres sur l’emploi et l’investissement, a répondu : “Cela ne ressemble pas à une récession pour moi.”  Cependant, dans le même temps, dans un record de 40 ans, l’inflation américaine a atteint 9,1 % par rapport aux chiffres de l’année dernière.

Pendant des décennies, les États-Unis ont opté pour une politique de déficits budgétaires en imprimant plus de dollars pour investir dans l’économie et maintenir la croissance, tandis que des pans importants de l’infrastructure industrielle du pays ont été délocalisés en Asie au nom de la mondialisation.

De plus, pour ses objectifs de politique verte dans le contexte du changement climatique, le gouvernement américain s’est engagé sous les démocrates à investir encore plus dans le développement de sources d’énergie alternatives aux hydrocarbures.

La pandémie de COVID-19 a également provoqué l’augmentation des dépenses publiques alors que les activités économiques ont été interrompues pendant des mois en raison des mesures de distanciation sociale.

La situation économique était assez mauvaise lorsque la guerre entre l’Ukraine et la Russie a commencé à faire grimper les prix de l’énergie et des produits alimentaires alors que les sanctions occidentales sont venues aggraver.

Concernant la guerre russo-ukrainienne, bien que les gouvernements occidentaux soutiennent l’Ukraine en termes d’argent, d’armes et de renseignements, l’Ukraine a montré peu de progrès dans ses efforts pour contenir les avancées russes. Les forces russes progressent dans la région de Donetsk vers Sloviansk et Kramatorsk.

D’un point de vue tant militaire que stratégique, s’engager dans deux conflits en même temps est suicidaire autant qu’irresponsable.  Les forces militaires de la Chine et de la Russie réunies sont suffisamment énormes pour les États-Unis et leurs alliés. De plus, faire pression sur les deux pays ne fait que les lier davantage dans leur engagement à se soutenir mutuellement dans leur lutte contre les États-Unis d’Amérique.

Sur le plan économique, la Chine dispose des ressources financières, technologiques et industrielles les plus formidables nécessaires à une longue campagne militaire, tandis que la Russie dispose suffisamment de produits alimentaires et énergétiques pour être une économie autarcique. Les deux vont se compléter. Alors que la Chine fournira à la Russie tous les produits manufacturés tels que les puces informatiques ou les composants électroniques nécessaires aux systèmes d’armement, la Russie garantira l’approvisionnement énergétique et alimentaire de la Chine pendant la longue campagne.  Pendant ce temps, les États-Unis d’Amérique, en particulier, et l’Occident, dans son ensemble, continueront de lutter dans un contexte de crise mondiale profonde contre la pénurie alimentaire et énergétique.

Sur le plan militaire, la Russie est la deuxième puissance militaire mondiale, après les États-Unis d’Amérique, avec de nombreux avantages en matière d’opérations terrestres, et la Chine est la troisième avec d’énormes capacités navales et aériennes. Si les deux coordonnent leur potentiel militaire sur terre et sur mer, l’armée américaine ne sera que rapidement dépassée.

Il est donc difficile de comprendre pourquoi les États-Unis d’Amérique, sans résoudre la crise ukrainienne, pourraient penser qu’ils peuvent déclencher une autre guerre avec la Chine dans l’océan Pacifique. La Chine a déclaré très clairement à plusieurs reprises qu’elle ne tolérerait aucune tentative de déclarer ou de reconnaître Taiwan comme un État indépendant. Elle a déclaré que c’était sa ligne rouge et qu’elle était prête à défendre sa souveraineté sur Taiwan.

À la lumière de tout cela, il est incompréhensible que la présidente du Congrès des États-Unis d’Amérique, Nancy Pelosi, veuille défier les dirigeants chinois sur cette question sensible. Aucun pays n’est la police de la sécurité mondiale laquelle ne peut être préservée que par la coopération au lieu de la compétition.