19 septembre, 2024
2022 : une année de réveil pour commencer à s’interroger sur les méfaits du capitalisme libéral

Le communisme non pas comme une idéologie de la lutte des classes mais comme un système économique qui interdit l’accumulation du capital entre les mains de quelques-uns peut être ramené si jamais l’humanité a l’intention d’empêcher sa propre extinction et la destruction totale de la terre qui pourrait être transformée en une planète inhabitable comme Mars ou Vénus.

Si jusqu’à présent la guerre en Ukraine ne crée pas suffisamment d’ondes de choc au sein de la conscience collective pour que les femmes et les hommes remettent en question le système économique, c’est parce que la plupart des intellectuels ont tendance à réduire ce qui se passe en Ukraine à un phénomène isolé dont la cause serait le nationalisme russe.

À moins qu’en tant qu’intellectuel, on n’adopte un tel récit dichotomique ou manichéen où une partie doit être blâmée pour que l’autre se sente à l’aise, on aura peu ou pas de voix du tout dans les médias grand public qui sont également contrôlés par les forces oligarchiques au sein de la société.

Cependant, la rivalité qui amène le monde entier au bord de l’anéantissement nucléaire trouve son origine dans la compétition entre les grandes puissances pour avoir accès aux marchés économiques et aux ressources naturelles. La concurrence qui a abouti à la Première Guerre mondiale (1914-1917), à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et, après 1945, à la Guerre froide est la même en action dans la crise ukrainienne. La seule différence majeure est que la menace d’anéantissement nucléaire pourrait amener les deux parties à exercer une sorte de retenue.

En règle générale, dans l’histoire moderne chaque fois que la concurrence atteint un point de rupture où une grande puissance se retrouve sans issue ou dans une menace existentielle, la guerre devient inévitable.

L’impérialisme est un stade avancé du capitalisme selon Karl Marx. L’accumulation du capital, le contrôle des moyens de production, les marchés des matières premières et les marchés des produits manufacturés ne se limitent plus au territoire national mais deviennent un enjeu mondial.

De plus, Karl Marx distingue dans toute société l’infrastructure qui est l’économie et la superstructure qui comprend la politique, la sociologie, la religion, la culture, etc… La classe qui contrôle l’infrastructure contrôle la superstructure. Il dit que ce n’est pas la pensée qui détermine la réalité mais c’est la réalité qui détermine la pensée. En conclusion, le capitaliste occidental qui contrôle l’économie mondiale contrôle tout ce qui existe à l’échelle mondiale. Mais quand d’autres pays veulent émerger économiquement, ils sont ressentis comme une menace. C’est là que les guerres commencent.

Les États-Unis d’Amérique, quelle que soit l’issue de la crise ukrainienne, ont déjà atteint ce qui est possible dans leurs objectifs stratégiques. Les crises sont importantes pour que les États-Unis maintiennent leur hégémonie. Les États-Unis d’Amérique ont effectivement réussi à couper la Russie de la partie restante de l’Europe et à préparer le terrain pour la désindustrialisation de l’Europe où le coût de l’énergie est désormais le plus cher au monde. L’Europe ne pourra pas à terme rivaliser avec les États-Unis d’Amérique et l’éventuel projet de bloc économique eurasiatique qui pourrait unir l’Allemagne, la Russie et la Chine est mort.

Pour la Russie, la guerre ukrainienne est un coup dur non pas militaire mais stratégique. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1990, la Russie d’abord sous feu le président Boris Eltsine, puis sous Vladimir Poutine, a cherché à devenir un allié des États-Unis d’Amérique. Pour cela, la Russie a fait preuve de beaucoup de patience stratégique en espérant un retour de ses gestes de bonne volonté. La Russie tentera de compenser la perte de l’Occident par son alignement avec la Chine et l’Inde.

Cependant, au-delà de la guerre d’Ukraine, le monde sera divisé entre l’Ouest et l’Est. Ceux qui aiment la dichotomie entre autocratie et démocratie continueront à se contenter du récit occidental d’un monde où l’Occident est tout bon, généreux et progressiste et où de l’autre côté se trouve tout ce qui est mauvais, méchant et arriéré. Comme les masses adhèrent à ça, la Seconde Guerre froide va durer pendant que les oligarques continueront de s’enrichir. Mais ceux qui comprennent la vérité derrière les rideaux, ne doivent pas continuer à se faire des illusions. À moins que l’humanité ne trouve un meilleur et juste moyen d’assurer la distribution des ressources terrestres, l’humanité est condamnée.

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Alfred Cossi CHODATON
alf2chod@gmail.com Diplômé en sciences et technologies de l'information documentaire, il est un écrivain et analyste indépendant.

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