5 décembre, 2024
<strong>Révérend Martin Luther King, Jr. ou le rêve inachevé – Première partie : les acquis du mouvement des droits civiques</strong>

Très peu de figures historiques ont pu impacter leurs semblables sans utiliser la poudre à canon ou le glaive mais plutôt l’art du leadership et de la persuasion. Le révérend Martin Luther King, Jr. fut l’un d’eux. Le 4 avril 2023 a marqué le cinquante-cinquième anniversaire de son assassinat. Ce héros de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis d’Amérique est né à Atlanta, en Géorgie, le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis, dans le Tennessee. Il était un pasteur baptiste et l’un des plus importants meneurs du mouvement non-violent des droits civiques (1954-1968). Il devient le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix en 1964. Cinquante ans après sa mort, il convient de se demander qu’est l’état de l’héritage de sa lutte pour les droits humains, l’égalité, la justice et la paix en un moment où les crimes raciaux aux États-Unis d’Amérique et même dans le monde, les inégalités sociales et les tensions entre les grandes puissances s’accentuent.

Le mouvement des droits civiques

Le mouvement des droits civiques des années 50 et 60 aux États-Unis d’Amérique a ses racines dans la période dite de Reconstruction ayant suivi la Guerre de Sécession (1861-1865) où le pays était agité par la question du sort des esclaves noirs affranchis.

Affaire opposant Brown au Conseil d’éducation de Topeka

Mais le mouvement des droits civiques a commencé à prendre forme en 1954 à cause d’une affaire qui, dans la ville de Kansas, a opposé devant la Cour Suprême des USA, un conseil d’éducation et Oliver Brown dont la fille Linda Brown s’est vue refuser l’entrée dans une école réservée exclusivement aux blancs.

Dans la décision qui donne raison à Oliver Brown, publiée le 17 mai 1954, le juge Earl Warren écrit que « dans le domaine de l’éducation publique, la doctrine de « séparée mais égale » n’a pas sa place », car les écoles séparées sont « intrinsèquement inégales ». En conséquence, le tribunal a jugé que les plaignants étaient « privés de l’égalité de protection des lois garanties par le 14ème amendement »

Le boycott des bus de Montgomery en 1955-1956

Les manifestations de masses dans le cadre du boycott des bus de Montgomery en Alabama, par des militants des droits civiques et leurs partisans ont conduit à une décision de la Cour suprême des États-Unis en 1956. Cette décision déclare inconstitutionnelles les lois de ségrégation de Montgomery dans les bus. Le boycott des bus de 381 jours a également propulsé le révérend Martin Luther King au-devant de la scène comme le leader principal du mouvement des droits civiques. Il le demeurera jusqu’à la fin de sa vie.

Le Civil Rights Act de 1957

En 1957, le président Eisenhower a envoyé au Congrès une proposition de loi sur les droits civils. Le résultat a été le Civil Rights Act de 1957. Ce fut la première législation sur les droits civils depuis la Reconstruction. La nouvelle loi permet aux procureurs fédéraux d’obtenir des injonctions judiciaires contre l’ingérence dans le droit de vote. Il a également créé une Commission fédérale des droits civils avec le pouvoir d’enquêter sur les conditions discriminatoires et de recommander des mesures correctives.

Marche de la liberté de 1963

Martin Luther King prononce un discours célèbre le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington : « I have a dream ». Ce discours prononcé au cours de la marche de l’emploi te de la liberté soutenu par le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy dans la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis a contribué au ;« Civil Rights Act » et au « Voting Rights Act » sous la présidence de Lyndon B. Johnson

Le Civil Right Act de 1964

Le Civil Rights Act de 1964 est une loi votée par le Congrès des États-Unis et promulguée par le président des États-Unis Lyndon B. Johnson le 2 juillet 1964. Elle rend illégales toutes formes de ségrégations, de discriminations reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine nationale.

Le Voting Rights Act 1965

Le Voting Rights Act de 1965 est la loi du Congrès des États-Unis1, interdisant les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote. Elle a été adoptée le 4 août 1965 et signée par le président Lyndon B. Johnson le 6 août suivant, au plus fort du mouvement afro-américain des droits civiques.

Justice sociale

MLK a reconnu que la pauvreté et les inégalités économiques étaient des obstacles importants à la réalisation de la justice sociale. Il croyait que toutes les personnes, indépendamment de leurs antécédents socio-économiques, devraient avoir accès à des nécessités de base telles que l’éducation, les soins de santé et le logement. Il a plaidé pour des politiques telles qu’un revenu minimum garanti et le droit à un travail décent comme moyen de lutter contre la pauvreté et les inégalités économiques.

Le pacifiste

Sur le plan international, en tant que partisan de la non-violence, MLK croyait que l’Amérique avait la responsabilité de promouvoir la paix et la justice dans le monde. Il s’est opposé à la guerre du Vietnam, le voyant comme un conflit erroné et injuste qui détournait les ressources des besoins domestiques urgents. Il s’est également prononcé contre la course aux armements en pleine guerre froide et a plaidé pour le désarmement, croyant que les ressources dépensées pour une accumulation militaire pourraient être mieux utilisées pour résoudre les problèmes sociaux au pays et à l’étranger.

En somme, on retiendra de Martin Luther King, Jr. qu’il est l’un de ces idéalistes qui dans le cours de l’histoire, acceptent de donner leur vie en sacrifice afin que d’autres soient sauvés. Malgré les limites du mouvement des droits civiques, il a contribué grandement à faire évoluer le droit des minorités aux États-Unis d’Amérique. L’héritage de King continue d’inspirer les gens du monde entier à se battre pour la justice sociale et l’égalité. Son message de résistance non violente et du pouvoir de l’amour et de l’unité face à la haine et à l’oppression continue de résonner avec des gens de tous horizons et cultures.

Auteur de l'article :


Alfred Cossi CHODATON
alf2chod@gmail.com Diplômé en sciences et technologies de l'information documentaire, il est un écrivain et analyste indépendant.

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